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Au cours des vingt dernières années, au départ d’une controverse très intense et très médiatique sur l’exploitation des forêts naturelles du bassin du Congo, un processus de certification volontaire a démarré et évolué de façon progressive. A présent, environ 6 millions d'ha de forêts (au Gabon, au Cameroun, en République du Congo, et en République Démocratique du Congo) sont certifiés suivant des standards de "Gestion Responsable" (FSC® ; PAFC) et environ 7 million d'ha, suivant des standards de "Légalité" (OLB; LS; TLV).
Ainsi, la prise de conscience et surtout l’application des principes d’une exploitation responsable des forêts sont en constante progression : d’une part, les entreprises sont de plus en plus convaincues de l’intérêt économique de produire du bois certifié et d’autre part, les pays du bassin du Congo, renforcent leur niveau de gouvernance forestière, notamment, grâce à la reconnaissance des certificats privés, prévue dans les Accords de partenariat volontaires, les APV FLEGT signés par le Cameroun, la République du Congo, la République Centrafricaine.
Cependant, la progression des superficies certifiées dans le bassin du Congo rencontre encore des difficultés :
- un contexte défavorable aux opérateurs économiques, lié à des conditions institutionnelles insuffisantes à la promotion de la gestion durable des ressources naturelles ;
- une société civile encore trop peu organisée, au sein de laquelle, un processus consultatif (groupe d’élaboration des normes) doit veiller à faire évoluer les principes, critères et indicateurs (PCI) des grilles nationales de certification ;
- un socle scientifique insuffisant par manque de données ou par manque de travaux d’analyses, qui empêche l’interprétation de concepts essentiels à la norme FSC®, tels que les forêts à hautes valeurs de conservation (HVC) et la protection de paysages (motion n° 65 de l’assemblée générale du FSC® à Séville - 07 au 14 septembre 2014) ;
- le coût élevé du volet social lié à la certification FSC®, auquel s’ajoute la prise en charge, « de facto », de responsabilités dévolues aux Etats et à leurs services déconcentrés (infrastructures sanitaires, entretien de routes, écoles etc.) qui ne sont pas suffisamment assumées, malgré les redevances forestières acquittées par les concessionnaires forestiers ;
- peu de mesures incitatives, notamment à travers la fiscalité forestière des Etats du bassin du Congo envers les concessionnaires, pour les encourager à des efforts continus de gestion plus performante tant sur le plan industriel que social et environnemental ;
- les coûts liés à la préparation et à la mise en œuvre des plans d’aménagement ainsi qu’ au respect des critères de la certification, trop faiblement répercutés sur les prix de vente des produits certifiés, à l’exception de certains marchés de niche;
- depuis mars 2022, la stratégie de l’Union européenne de lutte contre la déforestation importée (LDI) veut renforcer les règles commerciales des « commodities » entrant dans l’Union européenne en y ajoutant de nouvelles exigences de traçabilité, telle que la géolocalisation.
Néanmoins, la certification forestière bénéficie de soutiens importants depuis plusieurs années, notamment à travers des coopérations bilatérales (AFD, Coopération Allemande, réseaux d’Ongs) et de l’interprofession (les syndicats de forestiers nationaux et leur faîtière, l’Association internationale des bois tropicaux, ATIBT).
Ainsi, suite à une étude de faisabilité pour la promotion de l’exploitation certifiée des forêts dans les pays du bassin du Congo, réalisée en 2008, une convention de financement entre la KFW Bankengruppe et la Commission des forêts d’Afrique centrale COMIFAC a été signée le 4 janvier 2012, afin de soutenir cette dernière dans son plan de convergence, visant une meilleure gestion des forêts d’Afrique centrale. Cette convention prévoit un appui dans trois domaines d’interventions:
- la mise en place de mécanismes techniques et formels, de conditions institutionnelles propices à la certification, à travers les réseaux d'acteurs privés et publiques ;
- l’amélioration de la qualité de l’exploitation industrielle des forêts par le biais de formations et d’activités spécifiques liées à la certification (domaines industriel, social et environnemental) ;
- le renforcement de la communication sur l’exploitation industrielle durable par:
- - la collecte d’informations scientifiquement fondées pour justifier ou améliorer les approches de la certification ;
- la promotion de la transparence dans l’exploitation certifiée des forêts ;
- l’information du grand public et en particulier les communautés riveraines;
- la recherche du consensus entre les acteurs actifs dans la certification.
Pour en savoir plus, télécharger le flyer du programme
